Comme de coutume en ce premier jour de l’an, il est l’heure des voeux chaleureux et bienheureux.
Dans la foulée, c’est aussi le temps des bonnes résolutions, et autres joyeuses intentions !
Question matinale de post-réveillon : ça se joue comment, quand on expérimente qu’il n’y a aucun libre arbitre ?

Dans l’histoire de Mireille, la volonté et le mérite ont été longtemps des valeurs sûres.
« Qui veut peut », « on n’a rien sans rien », « aides toi et le ciel t’aidera », blablabla et cetera.
Jolies croyances issues de l’éducation en terre de famille ouvrière, où le courage est une vertu.
Aucun mérite donc à disposer d’une nature déterminée, arcboutée sur l’amélioration de ma destinée.
Pendant des décennies, ces valeurs refuges ont apaisé mon être en prise avec les traumas.
Cool cool petite, c’est le merdier de tous les côtés, certes, mais un pas à la fois, tu y arriveras !
Et merci, tellement merci aux bonnes fées qui m’ont fait cadeau de ces qualités. 

Naturellement, ma route m’a conduite vers l’enseignement spirituel correspondant à ces croyances.
Il n’existe qu’un seul degré de libre arbitre, pratiquer ou pas, et là tu as le choix.
Donc, si tu pratiques, tu es une bonne élève, et du maître inaccessible tu te rapprocheras.
Si tu ne pratiques pas, gare à toi, à la géhenne pour l’éternité cela te condamnera !
L’apprentie disciple s’est donc appliquée, comme à l’école autrefois, et a reçu les jolis lauriers dorés.
Parfois ils avaient le goût de la grâce, et de la joie invraisemblable d’être, simplement Être.
Parfois ils avaient le goût amer du « mais je ne sortirai jamais de la peur et du pas le droit à l’erreur » ?
Gratitude pour le gourou barbu ambiance ancien testament, qui m’a appris le discernement. 

Au bout d’un moment je me suis lassée de cette école spécialisée dans l’amour spirituel conditionnel.
Secouée, malmenée, à nouveau maltraitée, de cette nouvelle emprise je me suis dégagée et j’ai dégagé.
Courage, volonté, bonnes intentions et voeux de libération m’ont menée dans d’autres contrées.
Et sur un certain Pierre Leré Guillement, drôle à souhait, je suis tombée !
Et un beau jour patatra, en l’écoutant tout en repassant, voilà que le libre arbitre fut remis en question…
Dis-moi petite disciple volontaire, appliquée, déterminée, peux-tu prévoir ta prochaine pensée ?
Glup… Emerveillement ? Pas vraiment… 

Bien sûr, l’ego n’a pas cédé du jour au lendemain…
Quand pour sauver sa peau on a appris à lutter, on ne renonce pas comme ça à pratiquer en volonté !
Mais le ver était dans le fruit, et il a fini par le bouffer jusqu’au trognon.
Traversée difficile, ambiance bon film hollywoodien où jusqu’au bout, l’héroïne persiste et signe.
Jusqu’à foutre un genou à terre, et même les deux finalement, et le nez dans la poussière tant qu’à faire.
La volonté, le courage, la détermination, le contrôle, peux plus… Epuisée et brisée, point final.
Reddition, abandon, capitulation, exit l’illusion de contrôle, il n’y a personne aux commandes. 

C’était il y a un an…
C’était maintenant.
C’était le début des grandes vacances…
Plus rien à vouloir, espérer, conquérir, faire advenir.
Plus de voeux, d’intention, exit la détermination de Sisyphe voué aux enfers imaginaires.
Bienvenue à La Vie telle qu’elle se déploie, ici, maintenant, tout simplement.
Emerveillement devant chaque instant, joie quoi qu’il en soit, détente apaisante. 

Et donc ?
Bonne année 2025 de vacances permanentes les ami.e.s !
En sachant que ce n’est que le début…
Chaque jour, un paquet cadeau à ouvrir.
A chaque instant, observer avec curiosité ce qui se déploie.
Ne plus vouloir, ne plus se battre, ne plus rêver, ne plus espérer.
Tout est parfait, car il n’y a que Ce qui est. 

Beau premier jour de l’an !