Sur la route, dans la cage où elle n’a absolument aucune envie d’être transportée, elle tremble de peur et je cherche un ton de voix apaisant pour l’aider à traverser cette expérience inconnue pour elle.
Il me revient en écho de ses miaulements d’outre-tombe, les mots anxieux d’une autre princesse de mon entourage, qui me partageait il y a peu sa souffrance liée au pass vaccinal et à tout ce qu’il comporte possiblement comme ouverture vers une société contrôlante et intrusive.
Elle me confiait surtout sa douleur devant l’acceptation sans réflexion de ce nouvel outil par une majorité de citoyen·nes : « Mais ils ne se rendent pas compte, ça n’est pas possible ! ».
Au volant de ma voiture où j’ai le sentiment d’un certain contrôle sur la vie, j’observe que je suis moi aussi parfois une princesse inquiète de ces cages technologiques dorées qui m’entourent de plus en plus.
Sur le lac toujours serein de La Conscience que je contacte à l’arrière-plan, les ondes de peur de l’ego se diffusent et racontent des parcours de vie où la dépendance à l’autre n’a pas toujours été nourrissante et porteuse de confiance.
Avec la vétérinaire, nous discutons « puces », celles dont nous allons chercher à protéger Princesse, celle qu’il serait légalement heureux qu’on lui implante dans le corps pour pouvoir l’identifier.
J’accepte les traitements anti-envahisseurs, je refuse l’implant électronique qui ne fait pas sens, vu la manière dont elle vit tranquillement sa petite existence depuis des années.
Je vois au passage se dessiner un possible avenir au goût de « 1984 » d’Orwell, où plus encore qu’aujourd’hui, je pourrais être surveillée et emprisonnée dans les filets d’une technologie transhumaniste asservissante.
Je vois passer la tentation de « tirer sur les cils » de tous les humains qui ne veulent pas voir ce qui est en train d’arriver, pour leur ouvrir les yeux plus vite.
De quel côté, en cet instant, se trouve la tyrannie ?
Où est la porte de la liberté ?
Princesse pas plus rassurée au retour qu’à l’aller, me met une fois encore devant un miroir où je sonde mon intériorité.
Qu’est-ce que je connais, en cet instant, du grand Plan Divin à l’œuvre dans les restrictions de liberté en cours ?
Je les lis avec le filtre de mon histoire, sans forcément toujours percevoir l’Amour qui s’y déploie.
« Tu n’auras pas d’autres Dieux que moi », premier commandement des tables de La Loi mosaïque, m’invite à la confiance et je constate une fois encore que ça n’est pas si simple…
Je suis invitée à m’en remettre, à m’abandonner, à laisser les forces de La Vie se déployer librement, et par moments le mental renâcle à la tâche.
Les voiles de l’ignorance de l’ego constituent autant de prisons invisibles qui nous enferment tous plus ou moins, à l’exception des Êtres réalisés qui nous ouvrent la route vers une libération totale.
Qui sommes-nous pour juger des prisons d’autrui, et du rythme qui est le sien pour lâcher les croyances et conditionnements qui le structurent et l’aident à vivre ?
Ce jour d’hiver, plutôt qu’être une princesse sans obligation de pass et autre puce électronique, j’aimerais être une princesse sans aucun voile d’illusion devant les yeux, pour pouvoir contempler Le Réel dans sa clarté ultime.
Je n’en suis pas là…
De temps à autre, par la grâce du cheminement spirituel auquel me ramène sans cesse l’espace du cœur, un vent de vérité soulève le voile et dans un éclat de rire joyeux, je vois que tout est en ordre.
Me rappeler ces instants m’aide à prendre patience, dans les temps plus obscurs où le doute me fait vaciller.
L’expérience du Christ, ce géant d’amour et de pardon jusque dans la mort, me ramène à l’humilité « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné.e ? ».
Il arrive aussi aux prophètes par instants, de ne pas comprendre, de ne pas voir clair et de vaciller, avant de pouvoir dire « Mon Dieu, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».