Renaître à Soi, encore une fois
Les jours raccourcissent, l’obscurité gagne du terrain, c’est bientôt la fête de tous les saints, et la fête des morts.
Modernité oblige, sorcières, citrouilles et araignées sont de sortie.
Et voilà que je me questionne sur ce que ces moments évoquent pour moi aujourd’hui…

Certains saints sont chers à mon cœur, parce que leur histoire me parle d’une route possible pour m’ouvrir chaque jour à l’Amour, à partir d’un espace de paix et de silence toujours présents dans mon corps, si je me donne le temps de l’habiter pleinement.
Ils me racontent l’humilité d’une vie parsemée de joies et de peines, de moments lumineux et d’autres plus obscurs, d’une foi qui a cheminé parfois jusqu’à la réalisation du Soi.

Certains morts sont chers à mon cœur, parce que notre rencontre m’a fait grandir, quelles qu’aient pu être les péripéties de nos histoires humaines parfois douloureuses, toujours nourrissantes pour le parcours de l’âme pour qui veut bien recevoir leur cadeau de maturation.
Ils me racontent les saisons de la vie, les tours et détours qu’emprunte parfois La Conscience pour s’exprimer sous la forme que je suis, à travers vents et marées de la condition humaine.

Ce matin, le laurier rose ami de ma promenade quotidienne a perdu sa dernière fleur, me rappelant que l’automne est bien là, malgré les températures élevées qui jouent encore à l’été.
En honorant cette saison de mon incarnation, je suis conviée à porter fleurs et fruits d’une autre couleur et saveur que ceux qui ont éclos jusqu’à ce jour dans mon existence.
Un sourire en passant pour Christiane Singer qui nous a quittés il y a quinze ans déjà, et dont « Les âges de la vie » ont rassuré mes 30 ans par la promesse d’une maturité et d’une vieillesse aux contours de la sagesse. Me voici rendue à ce rendez-vous…

Je suis devant les moments les plus obscurs de mon cheminement, où j’ai cru parfois ne jamais revoir la lumière.
Je suis devant ces temps de transition, où il m’a fallu traverser la nuit à tâtons, pour trouver la porte de la nouvelle étape attendue par le cœur de l’Être.
Car jamais notre âme ne lâche son sillon d’expérience de croissance, et si nous nous en éloignons, des événements nous poussent sans sommation à revenir dans le courant de La Vie, quoi qu’il puisse nous en coûter en termes de pertes.

C’est bientôt la Toussaint, et une aube nouvelle se lève dans mon cœur après que j’ai rencontré le soleil noir de la nuit de l’âme, cette crise existentielle qui nous demande de mourir à tout un pan de notre Être pour nous retrouver en vérité.
Et me voici, au seuil d’un nouvel épisode de vie à déguster, emplie de reconnaissance et de gratitude pour tous ceux qui m’ont soutenue dans le visible et l’invisible, pour que je puisse advenir à cet instant présent, un peu plus libre de quelques conditionnements.

Au cœur du grand mouvement de transition planétaire actuel, je ne peux que constater une fois encore que nous ne pouvons mourir et naître sans être entourés, accompagnés, portés.
Et que nous pouvons tous être, les uns pour les autres, sages-femmes et sages-hommes porteurs de lumière, pour ce frère, cette sœur qui frappe à notre porte un jour où l’obscurité l’envahit tellement, qu’il ou elle a peur de ne plus avoir la force d’y croire.

Un nouveau monde apparaît peu à peu, de crises sanitaires en crises guerrières et financières, et les îlots de conscience qui partout émergent au cœur de l’effondrement d’un système matérialiste arrivé à bout de souffle, me font me sentir résolument joyeuse au milieu d’un quotidien incertain.
Les flammes de la solidarité, du partage, de la créativité, ne peuvent briller de leur plein éclat qu’au cœur de la nuit la plus sombre.

C’est bientôt la Toussaint, ce temps de rituel précieux de notre calendrier, qui nous invite à célébrer joyeusement les forces de vie toujours présentes au cœur de la maladie et de la mort, pour qui se sent prêt à l’expérimenter.
Belles fêtes à nous tous, en Conscience !

Mireille
À écouter, pour dire « Au revoir » : Jean-Jacques Godman – Puisque tu pars.