Elections et migrations
Mireille Toulotte-Henriet - Blog - Elections et migrations

Ca y est, je suis officiellement bi !
Binationale, le nouveau mot tendance de l’actualité politique…
Just in time, je reçois la nationalité française au moment où le pays vers lequel j’ai migré se trouve en plein chaos, et en appelle à la responsabilité de chacun.e pour que le moins de personnes possibles ne souffrent dans les années à venir.

HAS BEEN LES ELECTIONS ?

La belge que je suis à l’origine a toujours voté, et même très souvent, fédéralisme abracadabrant oblige.
Et comme tout.e bon.ne belge, j’ai souvent râlé devant cette obligation qui me conduisait régulièrement aux urnes, tout en me rappelant qu’au début du 20ème siècle, mes grands-mères n’avaient pas le droit de donner leur avis sur la gestion du pays.
Gratitude pour ces militant.e.s qui ont combattu, pour que la démocratie s’installe de plus en plus pleinement même si progressivement.

Pas simple l’avènement de ce régime dans l’histoire de l’humanité…
J’ai terminé de lire il y a peu « La lumière du bonheur » d’EE Schmitt, et j’ai ainsi pu découvrir de l’intérieur les prémisses de ce système politique à Athènes. Merci à ce brillant philosophe, rigoureux et somptueux dans ses mots de m’avoir permis de mieux saisir les tenants et aboutissants du berceau de la démocratie.
J’en parlais souvent à mes étudiants à Bruxelles, quand je leur donnais cours sur les fondations et fondamentaux de l’Union Européenne, émue jusque dans ma chair au souvenir des deux guerres mondiales qui ont marqué au fer rouge ma famille de sang. Quelle merveille que ce pari fou, qui consiste à tenter de faire dialoguer et s’unir dans le respect toutes les différences en présence, au service d’une première paix mondiale qui pourrait sauver l’humanité en péril.
Mais cela demande tellement de lucidité, de maturité, de renoncement, d’engagement, que de parvenir à ce niveau de conscience… Cela prend donc du temps, forcément.
Sachant qu’en vérité, il n’y a que maintenant en matière de temps.

Ces derniers jours, je me penche souvent sur l’actualité, essayant de percevoir, comprendre, intégrer ce nouveau monde aux couleurs de l’extrême qui se déploie sous mes yeux. J’en rêve même la nuit, ça brasse toutes mes connaissances d’économiste, de psy, et de femme profondément engagée dans la vie spirituelle depuis 35 ans.
Dieu merci, certain.e.s restent tranquilles au cœur de la tempête, et m’aident à sentir de l’intérieur ce rendez-vous de l’histoire, annoncé depuis des années par tous les visionnaires sans distinction d’obédience. Il faut bien que l’ancien monde s’effondre, pour que le nouveau apparaisse. Je préfère comme beaucoup l’évolution à la révolution…
Mais « moi » a lâché l’affaire début 2024, et « Je Suis » regarde tout cela avec l’évidence implacable de « c’est comme cela, il n’y a rien d’autre que ce qui est, point final ».

Hier, je visionnais une vidéo d’Arouna Lipschitz interviewée par mon ami Alain d’Olam, qui évoquait les échos mémoriels de la civilisation atlante en lien avec tout ce que nous vivons depuis quelques années. Une crise majeure aurait fait s’effondrer puis disparaître cette collectivité très évoluée sur le plan de la technologie et de la science, les jeux de pouvoir s’en étant mêlés.
La psy connaît la loi de la répétition, à laquelle nous n’échappons pas tant que nous n’avons pas intégré ce qui doit l’être. Alors, petit colibri que je suis, j’œuvre chaque jour modestement dans mon cabinet de consultations pour aider cet.te autre qui me fait confiance, à grandir peu à peu en conscience. Ils sont beaux, elles sont belles tou.te.s ces patient.e.s qui au milieu du désordre ambiant, continuent vaille que vaille à tenter d’entendre l’élan du cœur, par delà le blabla du mental.
Gratitude pour chaque rencontre en vérité.

Donc dimanche, j’irai voter. Et je choisirai bien sûr un candidat situé en dehors des extrêmes; tous les extrêmes, les officiels bien sûr, mais aussi les officieux.
L’économiste que je suis aimerait qu’enfin libéralisme et socialisme articulent leurs valeurs de liberté et d’égalité dans un au-delà de la dualité clivante, dualité signature de l’ego qui nous éloigne de fait de la fraternité/sororité.
Je ferai avec ce qui est, au mieux.
J’ai toujours fait au mieux.
Comme chacun.e d’entre nous, à chaque instant.
Oui, chacun.e, même les « apparemment méchant.e.s » de l’histoire du moment. 

COOL LA MIGRATION ?

Difficile à entendre, cette dernière phrase, hein ?
Je l’ai lue tant de fois dans toutes les traditions spirituelles que j’ai abordées, essayant encore et encore de comprendre – avec la tête donc, pas un bon plan ! -. Jusqu’au jour où j’ai entendu Pierre Leré Guillemet de l’Ashram du Cœur témoigner que c’est tout simplement impossible à appréhender, tant que l’on n’a pas vécu la réalisation du Soi.
Portée par ma confiance en lui, j’ai lâché l’affaire jusqu’au jour où je suis arrivée sur les rives de cette nouvelle existence, où je vis enfin à partir de Ce que Je Suis en Vérité.

Parce que figurez-vous que ces dernières années, j’ai migré… Et que comme tout.e migrant.e digne de ce nom, j’ai dû tout quitter, tout perdre, tout donner, sans sécurité aucune d’y gagner quoi que ce soit au bout du compte.
Au dehors bien sûr, rien de bien vraiment palpable ni tangible. Quitter Charleroi pour rejoindre l’homme que j’aime à Montpellier, n’a pas fait pas la une de l’actualité.
Mais c’est au-dedans, que tout s’est passé en réalité. J’ai quitté le royaume des violences en tous genres, pour rejoindre la patrie de La Paix, de la Joie et de l’Amour que je suis, comme nous le sommes tou.te.s. J’ai laissé derrière moi la dureté des maltraitances physiques qui ont marqué toute mon enfance, la folie des amours incestueuses aux origines de ma conception, l’emprise insidieuse de la secte sous couvert d’enseignement spirituel, la toile d’araignée des relations toxiques en tous genres. Entre psy et spi, petite fourmi courageuse et tenace, j’ai marché pas après pas pendant 35 ans, en direction de la lumière là bas tout là bas, au bout du tunnel.
Quelles aventures les amis ! Si vous saviez… Je m’en vais bientôt les raconter et sans doute les publier. Ce premier livre attend dans le champ quantique informationnel, d’être téléchargé.
Je vais prendre le temps nécessaire pour cela, cet été.

J’ai cheminé et à plusieurs reprises en cours de voyage, le paysage a complètement changé de formes, de couleurs, de saveurs…
Mais il a carrément basculé quand j’ai décidé de me marier devant Dieu. Car devant Dieu on ne triche pas c’est évident, surtout à 47 ans. Alors les derniers nœuds qui me retenaient au passé se sont dénoués. Et j’ai failli en crever. J’ai tout perdu, absolument tout ce qui me tenait vraiment à coeur, et toutes celles et ceux qui étaient chers à mon coeur, mon mari excepté.
Ma famille d’origine bien sûr, on ne quitte pas une famille incestueuse autrement que dans la rupture, c’est bien connu. Enoncer les secrets qui ligotent et mettent en péril l’avenir de la nouvelle génération se fait à ce prix. Merci à mes neveux si chers à mon coeur, de m’avoir donné la force de.
Ma famille spirituelle évidemment, où les abus se sont répétés comme il se devait, pour que je développe le discernement et qu’enfin je fasse le deuil de mes impossibles idéaux adolescentaires. Gratitude au gourou de circonstance envoyé par la vie pour cela.
Mes ami.e.s avec qui j’avais peu à peu repris goût à la vie, au monde du plaisir et des envies, au sein de limites structurantes peu à peu intégrées. Jusqu’à ma « meilleure amie », celle avec qui j’envisageais de fêter les « noces d’or de l’amitié » et qui à mon grand étonnement, m’a trahie. Il faut bien Judas pour que la crucifixion ait lieu et dans la foulée, la résurrection. Certes. Mais quand même… Je l’ai sentie passer cette perte là. La plus belle tâche aveugle de ma vie de psy ! Et paf, un ptit coup à l’orgueil en plus, et on y gagne en humilité. Et surtout on apprend dans sa chair le sens du mot « impermanence », et que la seule sécurité affective qui soit se trouve en Soi. Gratitude à elle, qui a magnifiquement joué le rôle qui lui était dévolu… et au plaisir de la revoir. Dans longtemps, fort vraisemblablement.
Et puis la santé bien sûr, qui a tangué jusqu’à me conduire aux portes de la mort pendant cinq longues années. J’ai tant appris dans la solitude inexorable de cette descente aux enfers, dans le désert indicible où je me suis trainée en rampant jusqu’à voir arriver le jour où j’allais également y laisser mon couple. Gratitude infinie pour tou.te.s les soignant.e.s à mes côtés, qui m’ont soutenue de leurs compétences et de leur amour, en croyant que je pouvais survivre et puis revivre. Ou enfin vivre ?
Le métier que j’aime tant et beaucoup d’argent, évidemment. Etre indépendant.e financièrement, ça coûte cher dans nos contrées. Mais ça, on s’en fout grave ! J’en parle juste pour partager que je comprends toutes celles et tous ceux qui s’en voient au niveau des sous, jusqu’à se laisser attirer par les grands méchants loups d’extrêmes gauche/centre/droite. Merci La Vie de m’avoir donné cette force de travail invraisemblable, socle précieux pour traverser les coups durs de l’existence.
Voilà, on a fait le tour.

Forcément, quand on est dépouillé de tout, on ne peut que tout gagner. C’est mathématique, et c’est ce qui a fini par se passer… Une fois encore je me suis présentée devant la porte du « basculement » et cette fois, je n’ai plus regardé en arrière. Elle s’est refermée derrière moi. Définitivement. « Seconde naissance » confirmée par trois maîtres réalisés. La quête est terminée. Enfin.
Gratitude infinie pour ces nouveaux amis qui sont arrivés en cours de route quand je ne pouvais plus marcher, et qui m’ont portée. Qui nous ont portés mon mari et moi, parfois. Invraisemblable, jamais vu ça. Porter je sais faire, me laisser faire j’ai appris, contrainte et forcée. Merci La Vie infiniment, pour ça aussi.
Ca se tisse vite les relations, quand on navigue dans ces espaces « à la vie à la mort »… Me voici peu à peu à nouveau entourée, et choyée comme jamais. J’ai rejoint les miens, et tel le vilain petit canard du conte de mon enfance, je peux enfin déployer mes ailes de cygne, et rayonner La Vie à travers le filtre singulier à nul autre pareil que je suis. Je Suis. Merci à ma nouvelle famille de coeur d’être là.

Alors oui, je ressens profondément aujourd’hui que chaque petite cellule du grand corps de l’humanité fait tout bien, à chaque instant. Et qu’il n’y a en vérité ni gentil, ni méchant. Tout est bien. Et tout va bien se passer.

ENSEMBLE MIGRONS ET VOTONS EN CONSCIENCE ! 

Et donc, pour en finir avec cette pensée du jour…
Que conclure de toute cette histoire ?

Nous sommes tou.te.s appelé.e.s à migrer au-dedans et parfois au dehors.
Nous avons été, sommes, serons le migrant de quelqu’un, forcément.
Dans le pays où je vis aujourd’hui, « dedans » et « dehors » ça ne veut plus dire grand chose.
Je suis l’Un, je suis chacun.e. Point.
Emerveillement devant la diversité invraisemblable des formes de La Conscience, qui se manifestent à travers « chaque Un ».

Et donc Je suis Conscience et aussi Mireille dans le film des élections législatives de son pays d’adoption, de fait. Et dimanche la française que je suis depuis peu ira voter, avec en mains la procuration de Martin.
Et comme dans notre couple je pars toujours en éclaireuse tandis que lui suit en jouant son rôle de voiture-balai, je suis en train de lui glisser à l’oreille « tu sais mon chéri, si j’observe la logique de cette existence, il est bien possible que je sois conviée à migrer une fois encore… au dehors ». Comme pas mal de gens autour de moi, je regarde vers le canada. Aucune envie de m’emmerder à apprendre une autre langue au moment où j’ai plus que jamais besoin d’habiter le français, pour témoigner en vérité. Pour aider toutes mes sœurs et frères de galère, en partageant que ce type de traversée peut trouver une issue heureuse.
Bientôt la triple nationalité ? Soyons fous ! Ca tombe bien j’y suis habituée, aux histoires de fous.
Et ça ne lève plus en moi qu’un gigantesque éclat de rire joyeux.

Non, rien de rien, non, je ne regrette rien…
Chaque personnage a magnifiquement joué son rôle dans le film intitulé « Les folles aventures de Mireille sur la terre-merveille ».
Merci à vous tou.te.s, la représentation est terminée.

Et maintenant ? Joyeux maintenant !

Mireille